jeudi 22 décembre 2011

Travail et liberté

La liberté humaine est-elle limitée par la nécessité de travailler ?
               
             Tout d’abord, le terme de « travail » est paradoxal, car il est vu selon les personnes et selon les siècles comme une contrainte et une obligation (il est donc perçu négativement) ou alors comme un plaisir et un moyen de s’épanouir (il est donc perçu positivement). On peu donc déjà mettre en évidence une date importante qui sépare nettement ces deux visions opposées. Milieu XXème siècle, diminution du Taylorisme (qui existera tout de même toujours au XXIème siècle) et mise en place de nouveaux services de personnels (managers, psychologues) qui accordent enfin de l’importance à l’aspect humain (motivation, contrainte, autonomie, relations sociales, satisfaction, implication).
              
              Etymologiquement, le mot « travail » signifie « instrument de torture ». Chez les Grecs, ce sont les esclaves qui travaillent. Ce sont ceux qui ne sont pas « accomplis » intellectuellement et psychologiquement. Le travail entraine donc t-il la dégénérescence progressive de la liberté ? Ou celle-ci est-elle amoindrie par le travail ?
                
              Dès la Genèse, la question de la liberté est posée telle que, la liberté se soustrait au travail (le travail dérobe notre liberté). En effet, avec le Mythe du péché originel, Adam et Eve vivant dans un paradis doivent respecter des interdits. Or, les interdits sont faits pour être transgressés. Par leurs pêchés, ils subissent les conséquences de leurs actes. Ils sont donc contraints à travailler par leur créateur. D’où la signification négative du mot travail.
                
            Plus tard, le travail deviendra un moyen pour s’autonomiser et deviendra monnaie d’échange avec l’apparition du troc. Chacun aura un travail différent, (il sera compétent dans son travail étant donné qu’il n’aura qu’une seule tâche à accomplir) et ces personnes s’échangeront leur production. C’est la spécialisation des tâches. C’est le premier pas vers le Taylorisme.
               
         Le Taylorisme, mis en place par Frederick Winslow Taylor en 1880 préconise l’organisation scientifique du travail. Le Taylorisme se manifeste dans 7 domaines :
-                             La parcellisation des tâches : Chaque tâche est affectée à un temps et à un mouvement. C’est accomplir des gestes simples avec un maximum de rapidité.
-                                                 La spécialisation : l’ouvrier est spécialisé à une tâche qui est toujours la même.
-                                     Le temps imposé : « l’étude du temps est l’élément le plus important du système pour un meilleur rendement » (Taylor)
-                                               L’individualisation : « le travail individuel est supérieur au travail en équipe » (Taylor)
-                                              La séparation contrôle/exécution : Hiérarchie
-                                                  La séparation entre la conception/la coordination et l’exécution
-                                                  L’espace taylorisé : espace contrôlé et hiérarchisé

Certaines entreprises utilisent toujours ce mode de fonctionnement, mais sont plus rares.
                
                   Le travail est une nécessité pour l’homme. Il va lui permettre de vivre, de se nourrir, de se loger. Mais pas seulement ; Le travail va permettre à l’homme de s’affirmer dans la société, de marquer le monde de son intériorité. C’est aussi, imprégner son identité au monde et imposer son immortalité. Le travail nourrit notre développement psychologique et social. Il peut être bénéfique ou pas selon notre profession exercée. Celui qui travaille dans une entreprise où le modèle Taylorien est exercé, par exemple, ne s’épanouit pas dans son travail. Il y est contraint pour survivre et gagner sa vie. Il va physiquement être affaibli entrainant un déséquilibre psychologique. Sa vision du travail devient alors négative et le travail devient alors une contrainte imposée à laquelle il ne peut échapper. D’où une absence certaine de liberté. Karasek, à développer un modèle pour appréhender les tensions mentales qui pèsent sur les travailleurs. Dans ce modèle, deux grandes dimensions sont étudiées. Les contraintes (exigences) et les latitudes décisionnelles (autonomie). Le but recherché dans l’utilisation de ce modèle est de réduire le stress pour avoir des performances plus élevées. Par exemple, une personne ayant un faible degré d’autonomie et un faible degré de contrainte restera passive, une personne ayant un faible degré d’autonomie et un fort degré de contrainte sera stressé et aura des risques de développer des symptômes somatiques. Au contraire, une personne ayant un fort degré d’autonomie et un fort degré d’exigence sera active et aura l’emploi le plus valorisant. Ainsi l’homme épanoui dans son travail est un homme heureux et un homme heureux est un homme libre psychologiquement parlant ,puisque nous savons que l’homme en société de toute évidence n’est pas libre, du moins, sa liberté est limitée. Mais le travail est tout de même une libération et une source de satisfaction. D’où l’importance de prise en compte dans l’analyse du travail du degré de satisfaction au travail. Pour Lemoine, la satisfaction au travail correspond à l’ « impression subjective globale positive, résultante de nombreux facteurs dont celui d’avoir atteint un but recherché, indice de réalisation de soi ». On a tous un objectif dans notre travail ou même dans notre vie. Un exemple tout bête sera celui de la réussite à un examen, le but est donc bien sûr la réussite et  mon travail, les révisions. Si j’atteins ce but, mon travail fourni sera source de satisfaction et va me motiver davantage à réviser pour réussir les autres examens qui arrivent par la suite donc je vais encore plus m’impliquer dans mon travail et mon implication entrainera une issue favorable aux examens. Il existe ainsi un lien important entre travail et satisfaction ainsi qu’un lien important entre motivation, implication et satisfaction (parcours de la satisfaction pour un meilleur rendement).
                
                 Travailler, c’est aussi se soumettre à des obligations, à une discipline. Il n’y a pas de travail sans compromis. Le travail en société nécessite que l’on se plie à des règles communes. Mais ces efforts sont récompensés par la satisfaction et la rémunération. L’homme travaille en société et la société humaine est régie par des lois conventionnelles, c'est-à-dire qui sont imposées. Sans loi, ce serai le cahot certain.

     L’homme qui ne veut pas travailler, refuse alors tout contact social parce qu’il est incapable de s’intégrer au sein d’une communauté ou parce qu’il estime qu’il n’en a pas besoin, est perçu par Aristote comme une bête ou un Dieu. Le travail de l’homme est clairement détaché de l’activité animale. Marx se rend compte que le travail est destiné exclusivement à l’homme car l’animal travaille mais pour subvenir à un besoin immédiat, c’est un travail inconscient. Alors que, le travail de l’homme est un travail conscient, intelligent, et de libération. Cette vision philosophique ne va pas tout à fait dans le sens d’une vision plus psychologique du travail. Bien sûr le travail c’est le contact social (mais pas toujours, exemple du Taylorisme où les discussions sont interdites), maintenant on observe au travail une multiplication des contacts informels. Il y a discussions, négociations entre salariés et contremaître. Mise en place du management participatif (on brouille les écarts entre cadre et salarié). L’individu ne fait pas que de vivre seul et isolé dans le travail, il doit être intégré dans un mode relationnel. Seulement, celui qui ne travaille pas, ce n’est pas forcément qu’il ne veut pas mais plutôt qu’il ne peut pas. Cet homme là ne peut pas être perçu comme « inconscient » comme une « bête ».

      Ma vie est un long chemin semé d’embuches. Et alors ? Ma vie me plait parce que j’y suis épanoui, malgré une limitation de mes libertés et peut être une trop grande implication dans mon travail. Donc même si le travail limite mes libertés cela ne veut pas dire qu’il est déplaisant. Travailler, c’est se respecter et respecter les autres. C’est atteindre le sommet de son intelligence. C’est aider les autres. C’est se plier à des règles. C’est appartenir au monde. C’est respecter un mode de vie particulier (horaires de travail). Le travail implique simplement un dépassement de soi.

Le travail s’impose dans notre vie. Il va même jusqu’à bouleverser notre quotidien. Mais, c’est le travail qui nous permet de vivre, de se nourrir, mais aussi subjectivement il nous permet de mûrir et de se développer émotionnellement et psychologiquement.

L’homme a des droits et des devoirs et son devoir est de respecter ses droits, c'est-à-dire ses libertés. A la naissance, nous sommes tous libres et tous égaux. Puis, avec le temps et le travail, mes libertés changent. La société change le monde et le travail en modifiant ainsi les libertés. C’est pourquoi la limitation des libertés n’est pas dû directement au travail mais plutôt à la société. C’est pour cela que notre liberté est amoindrie par le travail, car je me plie à des règles, contraintes issues de la société et cela peu importe le travail. Le travail n’est pas toujours synonyme de liberté, mais notre liberté ou autonomie dans notre travail est satisfaction, or l’épanouissement dans le travail est toujours bénéfique.

   Les valeurs du travail ont changé. Le travail n’est plus une punition (Genèse) il est un privilège. La société est basée sur 2 processus fondamentaux qui sont le langage et le travail. 

vendredi 2 décembre 2011

L'aphasie optique

L’agnosie visuelle, ca vous dit quelque chose ?

Il faut savoir que, l’agnosie visuelle peut affecter la perception des objets, la perception des couleurs et des physionomies. Dans l’agnosie visuelle, le patient, est incapable de reconnaître un objet qui lui est présenté visuellement et ne le reconnait que si cet objet est présenté sous un autre canal, tactile ou auditif.
Je vais vous présenter un certain nombre de troubles de la vision appelés plus généralement sous le terme d’aphasie optique.

L’achromatopsie :
Il s’agit d’une pathologie du système visuel qui se manifeste par une absence totale de la vision des couleurs. Les patients ne peuvent ni nommer, ni apparier les objets colorés et perçoivent l’environnement dans des teintes grises et incolores. Cette pathologie peut être congénitale (génétique) mais aussi cérébrale (à la suite d’une lésion au cerveau). L’achromatopsie rend très difficile l’exécution de tâches quotidiennes. Par exemple, en voiture, lorsqu’il se retrouve face à un feu tricolore ; comment savoir si le feu est rouge, vert ou encore orange ? Ces patients sont néanmoins sensibles à la luminosité des différentes teintes de gris, noir et blanc.

L’akinétopsie :
Elle concerne la perte sélective de la perception du mouvement. Les personnes ne voient pas les objets se déplacer d’un mouvement continu mais les voient passer d’une position à une autre. Ce déficit génère également de nombreux problèmes dans la vie quotidienne. Par exemple, traverser une rue relève d’une dangerosité extrême, ne voyant que la voiture au loin arrêtée avant de traverser, et ne sachant pas à quel niveau se trouvera la voiture au moment où l’on va traverser, on risque de se faire écraser. Se verser un verre d’eau est tout aussi problématique. Le patient se rendait compte que le verre était plein une fois qu’il découvrait l’eau répandue sur la table.

La prosopagnosie :
Elle entraine une perturbation de la reconnaissance des visages ( y compris leurs proches). Ils peuvent même jusqu’à ne plus pouvoir reconnaitre leur propre visage dans un miroir. Il existe des prosopagnosies pures ou des doubles dissociations. Par exemple, une prosopagnosie sans zoo-agnosie (ils ne peuvent pas reconnaitre les visages humains mais ceux des animaux). Ici on observe une lésion de l’Hémisphère droit (associé à la reconnaissance des visages). Cette lésion peut apparaître à la suite de lésions cérébrales. Je me souviens d’un cas où une femme, était devenue prosopagnosique à la suite d’un accident de la route, elle s’était faite renversé par un bus. Elle était assistante maternelle, et à la suite de l’accident, elle ne pouvait plus reconnaitre un seul des enfants de la maternelle, ainsi que ses proches. Elle racontait une anecdote ; certaines de ses connaissances ne s’adressaient plus à elle soi-disant qu’elle les avait ignoré dans la rue alors qu’ils passaient à coté d’elle. Seulement ce qu’ils ignoraient, c’est que ce n’est pas qu’elle ne voulait pas les voir, mais plutôt qu’elle ne pouvait pas les voir, les reconnaitre.

J’espère que ce petit cadre théorique vous a plu

Je remercie mon professeur de neuropsychologie, Mme Berardi, pour ce cours très enrichissant.

Félicitation

Je tiens à dédier un article de mon blog à ma sœur pour la féliciter de son parcours. 

En effet, cela fait 1 semaine que nous avons officiellement une avocate dans la famille  J. Mercredi 23 Novembre 2011 nous avions tous rendez-vous au palais de justice de Paris pour célébrer la fin d’un long et prestigieux parcours universitaire et le début d’une belle et longue carrière qui l’attend. 

C’est en la voyant dans sa Robe d’avocate que je n’ai pu cacher ma joie et mon émotion. Ma grande sœur était devenue « Grande » , elle avait fini ses études et allait entrer dans la vie active. Née à Haguenau, grandi à Metz et se retrouve maintenant Avocat à la Cour au barreau de Paris. Vous ne seriez pas fier vous ? moi je le suis. Il est important de faire partager ses émotions qu’elles soient positives ou négatives. Je le dis, je suis heureuse pour ma sœur, de sa réussite professionnelle, qu’elle ait poursuivi son rêve et je la sens épanouie aujourd’hui.

Pour terminer cet hommage, une citation qui lui colle comme un gant ;

« L’âge adulte est l’âge de l’adaptation. Mûrir, c’est trouver sa place dans le monde » De E. Mounier

Voilà grande sœur, n’ai pas peur, maintenant tu es devenue une adulte, tu as trouvé ta place (au coté de la justice) dans notre monde, et tu ne peux que t’en réjouir.

Signé, Une admiratrice de vous, Maître Foubet


dimanche 20 novembre 2011

Le trouble anxieux et le traumatisme : De quoi s’agit-il ? Comment apparait-il ? Et comment le guérit-on ?

« J’avais rapporté une partie partielle du Viêt-nam avec moi sous la forme d'une sorte de malaria qui n'était pas la malaria : ulcères, coliques, insomnies et terreurs persistantes durant mon sommeil... De plus en plus, j'avais l'impression de fuir une difficulté nécessaire... d'être, une fois de plus, à la dérive » (Tobias Wolff – armée de Pharaon) 

Cette citation résume parfaitement la présence d’une anxiété avec des troubles somatiques  (coliques, terreurs nocturnes) qui sont apparus à la suite d’un évènement traumatique, ici la Guerre du Vietnam.

    L’Anxiété renvoi à un affect pénible pour le sujet qui se caractérise par une attitude d’attente d’un évènement imprévu, désagréable. Elle peut se manifester à la fois par une phobie, une attaque de panique, une anxiété généralisée ou par un trouble obsessionnel compulsif (TOC). L’irritabilité, l’agitation, l’anticipation de la peur et la tension nerveuse sont des symptômes émotionnels de l’anxiété. Les palpitations cardiaques, la transpiration, l’impression d’étouffer, les difficultés de sommeils et les tremblements correspondent à  des symptômes physiques de l’anxiété.

    Le traumatisme découle d'un incident critique (événements destructeurs, mort, blessés, brûlés...) qui a trouvé écho chez la victime, n'ayant pas les ressources nécessaires pour s'adapter à celui-ci. On ne distingue que 2 types d'évènements critiques qui peuvent aboutir à un ESPT :
-              les grand « T » =1 seul événement avec un fort impact traumatique (terrorisme, génocide, séisme,...)
-         les petit « t » = plusieurs événements à moins grand impact(modéré) et à répétition (succession d'incidents critiques qui se chronicisent) (harcèlement physique ou moral à répétition)

Des techniques ont été développées pour prévenir et guérir un traumatisme et/ou une anxiété. Parmi elles, on retrouve celle de :
la TCC (Thérapie cognitivo-comportementale =Thérapies basées sur le trauma : exposition et imagination avec les  souvenirs du traumatisme, pour arriver à une reconstruction cognitive. On demande au patient de se confronter à ce qui a causé son trauma)
L’EMDR (exécution de mouvements oculaires horizontaux saccadés pendant la reviviscence de scènes traumatiques.
 La MBCT (décrite dans l’article précédent)

Les thérapies, nombreuses aujourd'hui, n'ont pas pour vocation l'oubli de l'événement critique mais plutôt une sorte de rééducation psychique du survivant pour le ramener à la vie. Il est donc nécessaire d'accepter de parler de sa souffrance, de ses blessures par ce que Louis CROCQ appelle « une énonciation cathartique » qui va procurer l'apaisement en créant du sens là ou il n'y avait que de l'absurde.

Article réalisé avec l'aide de Pellegrin R. et Harter L. 

Sources :
L. Crocq (1999) Les traumatismes psychiques de guerre. Paris : Odile Jacob
J.D Guelfi, F. Rouillon (2007) Manuel de psychiatrie. Edt Masson SAS : France
M. Ricard (2008) L’art de la méditation. Edt Nil
U. Schnyder (2005) Psychothérapies pour les PTSD - une vue d'ensemble. Psychothérapies, vol2
F. Paul, F. Lebigot (2006) Facteurs de sévérités des états de stress post-traumatique. Stress et Trauma 6(1) : 11-18

lundi 14 novembre 2011

Réponse à un commentaire

Je vais répondre dans cet article au commentaire posté par Anonyme sur la vidéo concernant la méditation

Anonyme : Cette technique est-elle adaptée au traitement de la dépression et des angoisses ? Si oui, comment cela se passe-t-il ?


En effet, il existe une thérapie nommée la MBCT (Mindfulness Based Cognitive Therapy) qui est basée sur la pratique de la pleine conscience pour la prévention des rechutes dépressives. On apprend à l'utiliser au quotidien comme "baromètre" de l'humeur et des pensées pour mieux appréhender une situation difficile et éviter que la dépression ne s'installe. 

La méditation est utilisée dans la MBCT comme moyen de se distancier des pensées et stopper le processus de rumination. 

Par contre, les patients qui font ce programme doivent être en période de rémission car il est très difficile de faire ce programme dans un état dépressif majeur (difficulté de concentration)

la méditation est alors un moyen efficace pour lutter contre les rechutes dépressives. 

De nouvelles recherches sont entamées pour essayer de savoir si cette pratique de la méditation serait un moyen également efficace pour lutter contre les phénomènes addictifs, les troubles alimentaires, ou encore d'autres formes d'angoisses. 

dimanche 13 novembre 2011

sagesses bouddhistes - la méditation selon Christophe André



La méditation, empruntée au bouddhisme, a été adaptée à l’univers du soin.

La pleine conscience correspond à « l’état de l’esprit lorsqu’il arrive à se poser dans l’instant présent. L’esprit est alors dans une pure présence, dans le rapport à l’environnement». Cette pleine conscience peut permettre d’avoir un rapport différent avec le quotidien, « un rapport plus intense, plus apaisé » sans renoncer pour autant à l’action ou l’efficacité. « On cherche juste à être présent le mieux possible »

3 pratiques de la pleine conscience :
-         -  L’exercice formel, long : on apprend à méditer sur de longues durées pour toucher ses limites, rencontrer ses inquiétudes, les dispersions mentales qui s’offrent à chacun. Voici le cœur de l’apprentissage de la pratique.
-         -  L’exercice bref : exercice sur la respiration pendant ou après la journée. On apprend à prendre le temps de s’arrêter, de souffler et de prendre conscience de l’état dans lequel on se trouve.
-       - 3ème exercice : pratiquer la pleine conscience dans l’action. Ce qui va permettre d’être totalement présent dans l’action (bien être, lucidité, apaisement)

La pleine conscience permet de mieux savourer les instants présents, mais aussi de développer un rapport différent avec la douleur, la souffrance. En effet, la douleur existe bien (donnée physique), mais on va apprendre (par la pleine conscience) à modifier l’impact de la douleur. On va apprendre à l’accepter tout en ouvrant sa conscience sur d’autres sensations du corps, qui elles,  ne souffrent pas.



mardi 1 novembre 2011

S.O.S Fantômes !!!!

L’hallucination :

Qu’est ce que c’est ?

C’est percevoir ou entendre quelque chose qui ne se produit pas réellement. L’hallucination peut prendre plusieurs formes : auditive, visuelle, olfactive, gustative, etc… . La forme auditive est par ailleurs la plus fréquente. L’hallucination n’est pas forcément pathologique. On a tous, à un moment ou un autre, eu l’impression d’entendre ou voir quelque chose qui n’existait pas en réalité, le résultat ou  fruit de notre imagination, comme on dit. On parle d’hallucination dites « normales » . la question que l’on pourrait se poser est jusqu’où cette hallucination peut être normale, et à partir de quel moment doit-on s’inquiéter ?

Le problème qui se pose est que, chez le malade, ces perceptions hallucinatoires se produisent régulièrement et lui parait tout à fait réelles. Il est donc difficile pour lui de se rendre chez le médecin.

On retrouve 3 typologies d’hallucinations :
-     les hallucinations psychosensorielles - elles présentent tous les attributs d’une vraie perception, elles touchent tous les sens. Les causes de ces hallucinations sont souvent d’origine organique (prise de drogues, d’alcool). On parle alors de délire alcoolique. Quand la prise de drogues est régulière et à forte dose, les hallucinations peuvent devenir chroniques.
-        les hallucinations psychiques : Elles correspondent à des représentations mentales qui s’imposent à la pensée du sujet, comme les voix intérieures. Image mentale avec la représentation de scènes déjà vécues.
-    le syndrome d’automatisme mental (écho de la pensée, écho de la lecture, commentaire d’actes) Clérambault – « production spontanée et involontaire d’idées, d’impressions qui vont s’imposer à la conscience du sujet malgré lui, comme en dehors du sujet, comme s’il était parasité, commandé à distance ».
Echo de la pensée : patient qui a l’impression que sa pensée n’est pas exprimée librement. L’impression que les autres savent ce qu’il pense et que sa pensée va être répétée. On retrouve ce phénomène au début de psychoses délirantes.
Echo de la lecture : Perception auditive quand il lit à voix haute les mots suivants. Comme si quelqu’un a coté lisait le texte avec quelques mots d’avance.
Commentaire d’actes : Le patient entend pendant ou avant qu’on exprime verbalement ce qu’il fait. « il va au lit », « il va manger »
Cette troisième typologie est plus présente chez le schizophrène. Il va en effet avoir l’impression qu’on lui vole ses pensées, que d’autres personnes peuvent lire dans ses pensées, qu’une force extérieure le fait agir.

On peut retrouver également des hallucinations chez une personne qui a des difficultés à faire un deuil, et qui ressent alors le défunt, sa présence, ses habitudes. On peut parler dans ce cas de revenants (en psychologie = disparus dont le souvenir douloureux est toujours présent chez les vivants et révèlent la difficulté du travail de deuil. Les revenants ne sont plus alors des morts qui viennent nous hanter (mythologie), mais ce sont plutôt les vivants qui veulent ressusciter le mort. « Cela va parfois jusqu’à l’inviter à prendre possession de soi : nous connaissons tous des vivants qui semblent habités par un mort qu’ils ont connu, au point de s’habiller, de parler, ou même d’agir comme lui. C’est cela, être hanté par un revenant : parler subitement avec les phrases d’un disparu, ou bien adopter quelques instants ses intonations, ses mimiques ou même ses colères, ou bien encore s’habiller, sans même s’en rendre compte, exactement comme lui à l’occasion d’un événement familial. De telles attitudes n’ont rien d’exceptionnel. Le problème est que si des revenants prennent trop souvent possession d’un parent, les enfants de celui-ci risquent bien de se retrouver hantés à leur insu par un fantôme…» (S. Tisseron,2007) )

Vous pensez, vous ou un ami, être atteint d’hallucination, c'est-à-dire que vous voyez ou entendez des choses que les autres ne voient ou entendent pas ? Un conseil, n’hésitez pas à en parler à votre médecin. Entendre des voix ne veut pas dire que vous avez des démences, ou que vous allez devenir schizophrène ou avoir des états maniaques. Mais, il faut savoir que ces « voix intérieures » peuvent prendre l’allure d’ordre dicté, comme celui de se suicider. Donc si vous connaissez un proche qui vous semble halluciner, n’hésitez pas à le lui en parler, à lui poser des questions et à le pousser à consulter un médecin. Certaines hallucinations peuvent faire tout de même l’objet d’urgence médicale.

Sources :



G. Lavallée (2001) Le potentiel hallucinatoire, son organisation de base, son accueil et sa transformation dans un processus analytique : revues française de psychosomatique. N°19 (pp123/144)

S. Tisseron (2007) La transmission troublée par les revenants et les fantômes : Cahiers critiques de thérapies familiale et de pratiques de réseaux. N°38 (pp29/42)

lundi 24 octobre 2011

Dormir c'est pas si facile !


C’est le soir, le moment de se coucher est proche, le calvaire commence !

Certaines personnes, enfants ou adultes, éprouvent des angoisses à l’idée de s’endormir.

Pourquoi le coucher est-il un moment si redouté ?

La nuit il fait noir, les éclairages créent des ombres qui apparaissent et se déforment. Le passage un peu angoissant de passer d’une pièce à l’autre dans le noir, se lever au milieu de la nuit pour aller au toilette peut apparaitre pour certaines personnes comme une véritable épreuve. Toute une scénographie se met en place où se mêlent réalité, fantasme, frustration, désir et pulsion. Certaine personnes éprouvent de la peur à l’endormissement car elles ont surtout peur de ne plus se réveiller. On compte 9% des français qui dorment avec une arme dans leur chambre, 40% avec un crucifix, 22% font leur prière avant de dormir et 19% ont une photo de leur mariage sur leur chevet.

« Le cauchemar c’est une hallucination qui rend fou » (Pontalis 5, p. 36-37, Fenêtres)

Pour qu’il y ait un bon endormissement, il faut développer des conduites d’auto-apaisement. C'est-à-dire, qu’il ne faut pas hésiter à rêver de choses agréables afin de nous apaiser et de nous préparer au sommeil. 
«  Pour dormir tranquille il faut n'avoir jamais fait certains rêves ». (Alfred de Musset)

Chez le bébé, c’est la mère qui est la gardienne du sommeil. Elle va apaiser son bébé. Mais, au fur et à mesure que le bébé grandit, l’enfant va s’apaiser de lui-même  en développant ses propres rêveries. Le rituel du coucher est un moment extrêmement important. L’accompagnement du bébé et de l’enfant au moment de cette plongée dans le noir, le silence, la solitude et  la séparation avec ses figures d’attachement conditionnera peut être ses futures angoisses ou stratégies d’auto-apaisement au moment du coucher une fois adultes. Avoir peur dans le noir peut être associé à une peur du silence. Nombreux sont les bébés qui s’endorment sans gêne dans un brouhaha pour rendre cette peur plus tolérable.

S’endormir, c’est pénétrer les ténèbres. Il s’agit d’un moment clé où on va revivre la journée écoulée, et en faire un bilan où l’on va ressortir les nœuds de la journée, les colères, les chagrins. La nuit  nous oblige en quelque sorte à faire face à nos soucis, c’est pourquoi certains la redoute. La nuit peut nous en apprendre long sur nous. Mais en même temps, dormir c’est rêver et « Rêver, c'est le bonheur ; attendre, c'est la vie » (Victor Hugo)

Gustave KLIMT - La maternité, 1905


Sources :
Nemet-Pier L. (2008) Ces mondes de la nuit qui nous font peur ; Imaginaire & inconscient n°22, (pp 99/106)
Stéphanoff M. (2004) Avoir peur fait-il grandir ? ;  La lettre de l’enfance et de l’adolescence (pp 95/100)

lundi 17 octobre 2011

L'attrait de la source

Une source séduisante pèsera t-elle plus lourd dans la balance des persuasions qu’une source moins séduisante ? Il semblerai que oui.

On ne manque d’ailleurs pas d’exemples pour confirmer ce dire. Vous-même vous avez certainement pu remarquer à quel point votre image et votre style d’élocution (sous entendu votre caractère langagier plus ou moins prononcé) pouvaient influencer la persuasion. 

Et si vous n’êtes pas convaincu, je vous propose de faire attention la prochaine fois aux publicités, aux politiciens qui représentent l’exemple type.

Prenons l’exemple de la campagne présidentielle américaine de 1960, avec le débat (le premier télévisé -70 millions de téléspectateurs) où s’affrontent Kennedy et Nixon. Avant le débat, on rapporte le même nombre de voix pour Nixon et Kennedy. Après le débat, Kennedy est élu avec 118000 voix d’avances sur Nixon.
Pourquoi ?
Nixon ne présentait aucun signe d’attrait permettant la persuasion contrairement à Kennedy qui, non seulement était séduisant, mais qui en plus s’exprimer avec plus de conviction et semblait plus sur de lui et de ses réponses. Nixon avait également fait l’erreur ce jour là de ne pas vouloir être maquillé alors qu’il semblait très fatigué par sa campagne. Son apparence contraste alors largement avec l’allure confiante et relaxée de Kennedy.
L’attrait a ici joué un premier rôle permettant à Kennedy de devancer Nixon à quelques voix près.

Une expérience a été réalisée pour bien mettre en évidence l’attrait de la persuasion : dans un contexte expérimental, Landy et Sigall (1974) donnaient aux étudiants un texte soi-disant écrit par une étudiante d’une autre université, Marylin Thomas. Ils avaient pour tâche d’évaluer la qualité du texte de Marylin. Une photographie était accrochée au texte, un tiers des étudiants étaient amené à croire que Maryline était attrayante, l’autre tiers qu’elle ne l’était pas, et enfin le derniers tiers recevait un texte sans photographie. La variable de la photographie et celle de l’écriture du texte  sont prises en compte ici. Les résultats montrent bien que les sujets ont évalué le plus favorablement le travail lorsque Maryline est apparue physiquement attrayante. Il semblerai aussi qu’il y est un fort impact de l’attrait sur l’évaluation du travail, ainsi, même si le travail de Maryline était pauvre mais qu’elle semblait attrayante comme jeune fille, le travail était évalué plus  favorablement par les étudiants.

Ce phénomène n’est donc pas récent, l’attrait était, est toujours et restera un un facteur de premier choix dans la persuasion.   


source : 

F. Girandola (2003) Psychologie de la persuasion et de l’engagement. Presse universitaire Franche-Comté





dimanche 9 octobre 2011

L'effet Mozart


Je vais vous présenter ci-dessous une expérience que j'ai réalisé dans le cadre de mes études. Celle-ci s'intitule : L'effet Mozart 



                               L’effet Mozart a suscité la curiosité de nombreux chercheurs en sciences cognitives. L’exposition à l’une de ses sonates à long et même à court terme améliorerait les capacités intellectuelles des individus

Selon Frances RAUSCHER, dans un article publié en 1993, l’écoute de dix minutes de la sonate pour deux pianos en ré majeur de Mozart entrainerait une augmentation des performances intellectuelles dans des tâches de raisonnement spatial. La publication de cet article a amené de nombreux parents à faire écouter la musique de Mozart à leurs enfants. 

Des études ont été effectuées sur des rats, et il semblerait que même au sein de cette population, cette musique ait une influence. 

En effet, ils trouvaient plus facilement la nourriture dans un labyrinthe que les rats exposés à de la musique contemporaine.

 De nombreuses recherches ont été effectuées sur les relations qui pourraient exister entre les musiques de Mozart et les attentions visuelles. La plupart des tests ont donc mis à l’épreuve l’impact des musiques de Mozart sur les résultats aux tests de QI. L’échelle de Stanfort-Binet est la plus éprouvée. Les sujets se voient réaliser des épreuves visuo-spatiales, permettant de tester les attentions visuelles des individus. Dans ces tests, une forme géométrique de base est présentée, à partir de laquelle on va effectuer des transformations, avant de demander au sujet de reconnaitre la forme initiale parmi celles proposées une fois la transformation effectuée

Par exemple :


Ces expériences ont bien démontré qu’il existait une différence significative entre les résultats des sujets ayant écouté la sonate de Mozart, et les autres groupes (l’un n’ayant écouté aucune musique et l’autre groupe ayant écouté une musique contemporaine). En effet, les sujets exposés à la musique de Mozart ont des scores plus élevés que les 2 autres groupes. Et les sujets ayant été exposés à la musique contemporaine ont des scores plus élevés que ceux qui n’ont pas écouté de musique du tout.

Dans l’expérience proposée, l’exercice est modifié. En effet, ici ce ne sont pas les attentions visuelles qui sont évaluées, mais la mémoire de travail. Les sujets sont soumis à une épreuve de mémorisation concernant 20 mots aléatoires mais tous concrets, ayant une fonction particulière. 

Hypothèse et problématique :

L’écoute musicale pendant un exercice de mémorisation améliorerait les capacités de rétention.

Pour vérifier cette hypothèse, un plan expérimental mettant en œuvre simultanément une musique écoutée et l’apprentissage d’une liste de mots concrets est établi. Pour bien mettre en évidence le fait que c’est la musique de Mozart qui améliorerait les capacités de mémorisation, il s’agit de mesurer les empans selon 3 conditions expérimentales, avec 3 musiques différentes

Il  est nécessaire, dans un premier temps, de comparer le travail de mémorisation pendant l’écoute de musique à un travail de mémorisation dans une condition de silence. 
Dans un deuxième temps, la capacité à mémoriser la liste de mots sera testée pendant l’écoute d’une musique contemporaine appréciée du sujet. 

Le fait de prendre en compte ces 3 conditions musicales vont nous permettre de voir si c’est effectivement la musique de Mozart qui améliore la mémorisation, ou si en réalité c’est simplement le fait d’écouter de la musique, ou le fait d’écouter une musique que l’on apprécie particulièrement.

Méthode :


Matériel :

-          Casque audio
-          Lecteur mp3
-          Un ordinateur
-          20 mots ayant tous une fonction (mots concrets)
(chaussure, assiette, lampe, rideau, table, brosse à dent, verre, voiture, crayon, coussin, poupée, miroir, valise, télévision, canapé, réfrigérateur, poubelle, boîte aux lettres, lunette, chapeau)
-          3 conditions musicales : - musique classique – Mozart
     - musique contemporaine
     - sans musique
La consigne :

Pour la demande de participation : "dans le cadre de mes études de psychologie je dois réaliser une recherche, accepteriez vous de participer à celle-ci ? »

Explication de l’expérience au sujet : « Il s’agit d’un exercice de mémorisation. Je vais d’abord vous faire écouter une musique, ensuite je vais vous présenter sur cet écran des mots, qui vont défiler toutes les 3 secondes. Il y a 20 mots au total. Votre objectif est d’essayer d’en mémoriser le plus possible »

Les sujets :

Les sujets sont choisis au hasard. La variable « âge » n’est ainsi pas prise en compte, les sujets se situant dans une tranche d’âge de 18 à 50 ans. La mesure de la mémorisation sous la 2ème condition musicale (musique contemporaine) est faite avec une musique appréciée du sujet, qu’il aura lui-même indiqué.

Déroulement de l’expérience :

Les sujets passent chacun leur tour. Les sujets ne connaissent pas l’objet de l’expérience. L’examinateur est placé en face d’eux et la consigne leur est expliquée.

Ensuite, l’une des 3 conditions de test est mise à l’œuvre pour un sujet. 

Les conditions impliquant l’écoute de musique sont précédées d’une écoute de 2 minutes avant la lecture du premier mot.
Ensuite, sur un PowerPoint, 20 mots sont présentés un à un, chacun pendant une durée de 3 secondes. Le sujet écoute toujours la musique, le cas échéant.
Une fois la liste de mots entièrement déroulée, les sujets patientent une dizaine de secondes, avant d’être sollicités pour réciter les mots qu’ils ont retenus.

Les résultats sont retranscrits sous forme de tableau.

Un sujet testé sans écoute de musique commence directement le test

Résultats :


graphique 1 : moyenne de rétention en fonction de la musique écoutée ou non
Discussion :

D’après les résultats du tableau, on observe que la rétention de la mémoire est plus élevée sous la condition expérimentale « musique contemporaine ».

 L’ordre observé qui va de la meilleure à la moins bonne rétention selon les conditions expérimentales est le suivant ; « musique contemporaine » suivi de « la sonate de Mozart » et enfin  « sans musique ».

On remarque que, la moyenne de rétention pour la sonate de Mozart est presque égale à celle de la condition « sans musique », alors que, la moyenne de rétention pour la musique contemporaine se démarque bien des autres.
Avec une moyenne de 11.30 mots et une majorité supérieure à 11 mots (voir tableau en annexe), l’écoute d’une musique contemporaine appréciée du sujet semble être impliquée dans le processus de mémorisation. Cette musique étant appréciée du sujet, on suppose qu’elle transporte le sujet dans un état de relaxation lui permettant ainsi d’avoir de meilleures conditions pour la mémorisation. En effet, la musique a la capacité de réduire les concentrations sanguines du stress et elle fait disparaitre les tensions accumulées. La musique agirait comme un neurostimulateur.

Alors que, avec une moyenne de 9.60 mots et une majorité supérieure à 9 mots (voir tableau en annexe), l’écoute d’une sonate de Mozart pendant la mémorisation ne semble pas améliorer ici la mémorisation, les résultats étant pratiquement égaux à ceux de la condition « sans musique » (moyenne de 9.40mots). 

On suppose que l’écoute de la sonate de Mozart a en quelque sorte surpris et perturbé le sujet ne s’attendant pas à écouter ce style de musique. La concentration sur la musique l’emportant sur celle des mots affichés sur l’écran expliquerait cette moyenne de rétention.

Les résultats de la condition expérimentale « sans musique » sont majoritairement inférieurs à 9 mots. Ces scores plutôt faibles peuvent être interprétés du fait que ces sujets n’ont pas été préparé préalablement, étant directement confrontés à la mémorisation. 
De ce fait, on peut supposer que cette précipitation ait pu quelque peu les effrayer et les bloquer. Le fait que la seconde précédant la présentation de la liste on leur dise « l’objectif est d’en mémoriser le plus possible » sans ensuite avoir pris le temps de se préparer psychologiquement, le sujet est en quelque sorte pris sur le vif et ceci expliquerait ces résultats médiocres

Mais, cependant quelques exceptions sont observées ici. En effet, parmi ces résultats figurent un score de 15mots retenus qui est de plus, le meilleur score toutes conditions expérimentales confondus. 
                             Ce score élevé peut être interprété de la manière suivante, l’expérience effectuée ici mesurait une seule condition expérimentale par personne. Or, tous les individus n’ont pas la même capacité de mémorisation. Certains mémorisent plus que d’autres. Ainsi, il serait judicieux de faire une expérience similaire mais  cette fois-ci en mesurant la rétention selon les 3 conditions expérimentales, et ceci pour chaque personne.

De nombreux comportements lors de la passation ont pu également influencer certains résultats. En effet, certains sujets dévalorisaient leur capacité de mémorisation avant même de commencer l’expérience et perdaient ainsi confiance en eux. De plus, lors de la restitution des mots retenus, la majorité d’entre eux disaient ne plus se souvenir de mots après en avoir récité environ 6. Après insistance de ma part et en leur disant de prendre leur temps afin de mieux réfléchir, la minute suivante, ils me restituaient 3 à 5mots de plus.

Un autre comportement qui a suscité mon attention est le fait que les sujets qui passaient selon la condition expérimentale « musique contemporaine » avaient tendance à réciter à haute voix les mots qui défilaient sur l’écran, contrairement aux sujets avec l’expérience suivant les deux autres conditions expérimentales.

Conclusion :

A la vue de tous ces résultats, on peut admettre que l’hypothèse selon laquelle l’exposition à une sonate de Mozart pendant un exercice de mémorisation améliorerait les capacités de rétention de la mémoire, est invalidée.

Cependant, les résultats nous montrent que l’exposition à une musique contemporaine de préférence appréciée du sujet, améliore tout de même  quelque peu les performances de mémorisation.

Une étude plus approfondie doit être réalisée si l’on veut mettre en évidence l’incidence que peut avoir la musique sur les capacités de mémorisation.

Références bibliographiques :

Bigand E, (2010), la musique rend-elle intelligent ?, L’essentiel de cerveau et psycho : le cerveau mélomane, vol 4, pp.38-42. Paris

Pietsching J, Voracek M, Formann A.K (2010), Mozart effect-shmozart effect- a meta-analysis, Intelligence, vol 38, pp.314-323. Faculty of psychology, Austria

Rauscher F, Hinton S (2006), the Mozart effect : music listening is not music instruction, educational psychologist, vol 41, pp233-238