jeudi 22 décembre 2011

Travail et liberté

La liberté humaine est-elle limitée par la nécessité de travailler ?
               
             Tout d’abord, le terme de « travail » est paradoxal, car il est vu selon les personnes et selon les siècles comme une contrainte et une obligation (il est donc perçu négativement) ou alors comme un plaisir et un moyen de s’épanouir (il est donc perçu positivement). On peu donc déjà mettre en évidence une date importante qui sépare nettement ces deux visions opposées. Milieu XXème siècle, diminution du Taylorisme (qui existera tout de même toujours au XXIème siècle) et mise en place de nouveaux services de personnels (managers, psychologues) qui accordent enfin de l’importance à l’aspect humain (motivation, contrainte, autonomie, relations sociales, satisfaction, implication).
              
              Etymologiquement, le mot « travail » signifie « instrument de torture ». Chez les Grecs, ce sont les esclaves qui travaillent. Ce sont ceux qui ne sont pas « accomplis » intellectuellement et psychologiquement. Le travail entraine donc t-il la dégénérescence progressive de la liberté ? Ou celle-ci est-elle amoindrie par le travail ?
                
              Dès la Genèse, la question de la liberté est posée telle que, la liberté se soustrait au travail (le travail dérobe notre liberté). En effet, avec le Mythe du péché originel, Adam et Eve vivant dans un paradis doivent respecter des interdits. Or, les interdits sont faits pour être transgressés. Par leurs pêchés, ils subissent les conséquences de leurs actes. Ils sont donc contraints à travailler par leur créateur. D’où la signification négative du mot travail.
                
            Plus tard, le travail deviendra un moyen pour s’autonomiser et deviendra monnaie d’échange avec l’apparition du troc. Chacun aura un travail différent, (il sera compétent dans son travail étant donné qu’il n’aura qu’une seule tâche à accomplir) et ces personnes s’échangeront leur production. C’est la spécialisation des tâches. C’est le premier pas vers le Taylorisme.
               
         Le Taylorisme, mis en place par Frederick Winslow Taylor en 1880 préconise l’organisation scientifique du travail. Le Taylorisme se manifeste dans 7 domaines :
-                             La parcellisation des tâches : Chaque tâche est affectée à un temps et à un mouvement. C’est accomplir des gestes simples avec un maximum de rapidité.
-                                                 La spécialisation : l’ouvrier est spécialisé à une tâche qui est toujours la même.
-                                     Le temps imposé : « l’étude du temps est l’élément le plus important du système pour un meilleur rendement » (Taylor)
-                                               L’individualisation : « le travail individuel est supérieur au travail en équipe » (Taylor)
-                                              La séparation contrôle/exécution : Hiérarchie
-                                                  La séparation entre la conception/la coordination et l’exécution
-                                                  L’espace taylorisé : espace contrôlé et hiérarchisé

Certaines entreprises utilisent toujours ce mode de fonctionnement, mais sont plus rares.
                
                   Le travail est une nécessité pour l’homme. Il va lui permettre de vivre, de se nourrir, de se loger. Mais pas seulement ; Le travail va permettre à l’homme de s’affirmer dans la société, de marquer le monde de son intériorité. C’est aussi, imprégner son identité au monde et imposer son immortalité. Le travail nourrit notre développement psychologique et social. Il peut être bénéfique ou pas selon notre profession exercée. Celui qui travaille dans une entreprise où le modèle Taylorien est exercé, par exemple, ne s’épanouit pas dans son travail. Il y est contraint pour survivre et gagner sa vie. Il va physiquement être affaibli entrainant un déséquilibre psychologique. Sa vision du travail devient alors négative et le travail devient alors une contrainte imposée à laquelle il ne peut échapper. D’où une absence certaine de liberté. Karasek, à développer un modèle pour appréhender les tensions mentales qui pèsent sur les travailleurs. Dans ce modèle, deux grandes dimensions sont étudiées. Les contraintes (exigences) et les latitudes décisionnelles (autonomie). Le but recherché dans l’utilisation de ce modèle est de réduire le stress pour avoir des performances plus élevées. Par exemple, une personne ayant un faible degré d’autonomie et un faible degré de contrainte restera passive, une personne ayant un faible degré d’autonomie et un fort degré de contrainte sera stressé et aura des risques de développer des symptômes somatiques. Au contraire, une personne ayant un fort degré d’autonomie et un fort degré d’exigence sera active et aura l’emploi le plus valorisant. Ainsi l’homme épanoui dans son travail est un homme heureux et un homme heureux est un homme libre psychologiquement parlant ,puisque nous savons que l’homme en société de toute évidence n’est pas libre, du moins, sa liberté est limitée. Mais le travail est tout de même une libération et une source de satisfaction. D’où l’importance de prise en compte dans l’analyse du travail du degré de satisfaction au travail. Pour Lemoine, la satisfaction au travail correspond à l’ « impression subjective globale positive, résultante de nombreux facteurs dont celui d’avoir atteint un but recherché, indice de réalisation de soi ». On a tous un objectif dans notre travail ou même dans notre vie. Un exemple tout bête sera celui de la réussite à un examen, le but est donc bien sûr la réussite et  mon travail, les révisions. Si j’atteins ce but, mon travail fourni sera source de satisfaction et va me motiver davantage à réviser pour réussir les autres examens qui arrivent par la suite donc je vais encore plus m’impliquer dans mon travail et mon implication entrainera une issue favorable aux examens. Il existe ainsi un lien important entre travail et satisfaction ainsi qu’un lien important entre motivation, implication et satisfaction (parcours de la satisfaction pour un meilleur rendement).
                
                 Travailler, c’est aussi se soumettre à des obligations, à une discipline. Il n’y a pas de travail sans compromis. Le travail en société nécessite que l’on se plie à des règles communes. Mais ces efforts sont récompensés par la satisfaction et la rémunération. L’homme travaille en société et la société humaine est régie par des lois conventionnelles, c'est-à-dire qui sont imposées. Sans loi, ce serai le cahot certain.

     L’homme qui ne veut pas travailler, refuse alors tout contact social parce qu’il est incapable de s’intégrer au sein d’une communauté ou parce qu’il estime qu’il n’en a pas besoin, est perçu par Aristote comme une bête ou un Dieu. Le travail de l’homme est clairement détaché de l’activité animale. Marx se rend compte que le travail est destiné exclusivement à l’homme car l’animal travaille mais pour subvenir à un besoin immédiat, c’est un travail inconscient. Alors que, le travail de l’homme est un travail conscient, intelligent, et de libération. Cette vision philosophique ne va pas tout à fait dans le sens d’une vision plus psychologique du travail. Bien sûr le travail c’est le contact social (mais pas toujours, exemple du Taylorisme où les discussions sont interdites), maintenant on observe au travail une multiplication des contacts informels. Il y a discussions, négociations entre salariés et contremaître. Mise en place du management participatif (on brouille les écarts entre cadre et salarié). L’individu ne fait pas que de vivre seul et isolé dans le travail, il doit être intégré dans un mode relationnel. Seulement, celui qui ne travaille pas, ce n’est pas forcément qu’il ne veut pas mais plutôt qu’il ne peut pas. Cet homme là ne peut pas être perçu comme « inconscient » comme une « bête ».

      Ma vie est un long chemin semé d’embuches. Et alors ? Ma vie me plait parce que j’y suis épanoui, malgré une limitation de mes libertés et peut être une trop grande implication dans mon travail. Donc même si le travail limite mes libertés cela ne veut pas dire qu’il est déplaisant. Travailler, c’est se respecter et respecter les autres. C’est atteindre le sommet de son intelligence. C’est aider les autres. C’est se plier à des règles. C’est appartenir au monde. C’est respecter un mode de vie particulier (horaires de travail). Le travail implique simplement un dépassement de soi.

Le travail s’impose dans notre vie. Il va même jusqu’à bouleverser notre quotidien. Mais, c’est le travail qui nous permet de vivre, de se nourrir, mais aussi subjectivement il nous permet de mûrir et de se développer émotionnellement et psychologiquement.

L’homme a des droits et des devoirs et son devoir est de respecter ses droits, c'est-à-dire ses libertés. A la naissance, nous sommes tous libres et tous égaux. Puis, avec le temps et le travail, mes libertés changent. La société change le monde et le travail en modifiant ainsi les libertés. C’est pourquoi la limitation des libertés n’est pas dû directement au travail mais plutôt à la société. C’est pour cela que notre liberté est amoindrie par le travail, car je me plie à des règles, contraintes issues de la société et cela peu importe le travail. Le travail n’est pas toujours synonyme de liberté, mais notre liberté ou autonomie dans notre travail est satisfaction, or l’épanouissement dans le travail est toujours bénéfique.

   Les valeurs du travail ont changé. Le travail n’est plus une punition (Genèse) il est un privilège. La société est basée sur 2 processus fondamentaux qui sont le langage et le travail. 

vendredi 2 décembre 2011

L'aphasie optique

L’agnosie visuelle, ca vous dit quelque chose ?

Il faut savoir que, l’agnosie visuelle peut affecter la perception des objets, la perception des couleurs et des physionomies. Dans l’agnosie visuelle, le patient, est incapable de reconnaître un objet qui lui est présenté visuellement et ne le reconnait que si cet objet est présenté sous un autre canal, tactile ou auditif.
Je vais vous présenter un certain nombre de troubles de la vision appelés plus généralement sous le terme d’aphasie optique.

L’achromatopsie :
Il s’agit d’une pathologie du système visuel qui se manifeste par une absence totale de la vision des couleurs. Les patients ne peuvent ni nommer, ni apparier les objets colorés et perçoivent l’environnement dans des teintes grises et incolores. Cette pathologie peut être congénitale (génétique) mais aussi cérébrale (à la suite d’une lésion au cerveau). L’achromatopsie rend très difficile l’exécution de tâches quotidiennes. Par exemple, en voiture, lorsqu’il se retrouve face à un feu tricolore ; comment savoir si le feu est rouge, vert ou encore orange ? Ces patients sont néanmoins sensibles à la luminosité des différentes teintes de gris, noir et blanc.

L’akinétopsie :
Elle concerne la perte sélective de la perception du mouvement. Les personnes ne voient pas les objets se déplacer d’un mouvement continu mais les voient passer d’une position à une autre. Ce déficit génère également de nombreux problèmes dans la vie quotidienne. Par exemple, traverser une rue relève d’une dangerosité extrême, ne voyant que la voiture au loin arrêtée avant de traverser, et ne sachant pas à quel niveau se trouvera la voiture au moment où l’on va traverser, on risque de se faire écraser. Se verser un verre d’eau est tout aussi problématique. Le patient se rendait compte que le verre était plein une fois qu’il découvrait l’eau répandue sur la table.

La prosopagnosie :
Elle entraine une perturbation de la reconnaissance des visages ( y compris leurs proches). Ils peuvent même jusqu’à ne plus pouvoir reconnaitre leur propre visage dans un miroir. Il existe des prosopagnosies pures ou des doubles dissociations. Par exemple, une prosopagnosie sans zoo-agnosie (ils ne peuvent pas reconnaitre les visages humains mais ceux des animaux). Ici on observe une lésion de l’Hémisphère droit (associé à la reconnaissance des visages). Cette lésion peut apparaître à la suite de lésions cérébrales. Je me souviens d’un cas où une femme, était devenue prosopagnosique à la suite d’un accident de la route, elle s’était faite renversé par un bus. Elle était assistante maternelle, et à la suite de l’accident, elle ne pouvait plus reconnaitre un seul des enfants de la maternelle, ainsi que ses proches. Elle racontait une anecdote ; certaines de ses connaissances ne s’adressaient plus à elle soi-disant qu’elle les avait ignoré dans la rue alors qu’ils passaient à coté d’elle. Seulement ce qu’ils ignoraient, c’est que ce n’est pas qu’elle ne voulait pas les voir, mais plutôt qu’elle ne pouvait pas les voir, les reconnaitre.

J’espère que ce petit cadre théorique vous a plu

Je remercie mon professeur de neuropsychologie, Mme Berardi, pour ce cours très enrichissant.

Félicitation

Je tiens à dédier un article de mon blog à ma sœur pour la féliciter de son parcours. 

En effet, cela fait 1 semaine que nous avons officiellement une avocate dans la famille  J. Mercredi 23 Novembre 2011 nous avions tous rendez-vous au palais de justice de Paris pour célébrer la fin d’un long et prestigieux parcours universitaire et le début d’une belle et longue carrière qui l’attend. 

C’est en la voyant dans sa Robe d’avocate que je n’ai pu cacher ma joie et mon émotion. Ma grande sœur était devenue « Grande » , elle avait fini ses études et allait entrer dans la vie active. Née à Haguenau, grandi à Metz et se retrouve maintenant Avocat à la Cour au barreau de Paris. Vous ne seriez pas fier vous ? moi je le suis. Il est important de faire partager ses émotions qu’elles soient positives ou négatives. Je le dis, je suis heureuse pour ma sœur, de sa réussite professionnelle, qu’elle ait poursuivi son rêve et je la sens épanouie aujourd’hui.

Pour terminer cet hommage, une citation qui lui colle comme un gant ;

« L’âge adulte est l’âge de l’adaptation. Mûrir, c’est trouver sa place dans le monde » De E. Mounier

Voilà grande sœur, n’ai pas peur, maintenant tu es devenue une adulte, tu as trouvé ta place (au coté de la justice) dans notre monde, et tu ne peux que t’en réjouir.

Signé, Une admiratrice de vous, Maître Foubet