jeudi 22 août 2013

Le sport ! Un enjeu physique ET mental


Samedi à 18h, j’ai pris la décision de me (re)mettre au sport. Samedi à 21h, après être tombé sur les vidéos de Kilian Jornet, j’ai envie de me (re)mettre à la course à pied. Après tout, moi aussi j’ai envie de courir comme si je volais dans les airs et parcourir de multiples paysages. Dimanche, premier essai ! Je pars courir une quarantaine de minutes. Au bout de 30mn, je m’arrête. Je suis à bout de souffle, je ne sens plus mes jambes. Ce n’est pas grave, mardi je tiendrais plus longtemps. Mardi, deuxième essai ! Je pars courir une trentaine de minutes. Au bout de 20min, je m’arrête. Je suis à bout. Ou du moins c’est l’impression que je me donne. Pourquoi je n’arrive pas à tenir plus longtemps ?

Deux semaines plus tard, après un réaménagement de mon calendrier pour me permettre d’aller courir un jour sur deux, un changement radical de mes habitudes alimentaires, un intérêt profond pour les programmes de courses personnalisés afin de progresser au mieux, j’ai vu mon estime de moi et ma volonté à réussir ce que j’entreprends grimper en flèche. Depuis, ca fait déjà trois mois que je cours et j’envisage de m’inscrire à mon premier marathon.

La course à pied, ou plus globalement le sport, ne se résume pas seulement à un entrainement physique intense mais aussi et surtout, il doit être accompagné d’un entrainement psychique ou plus communément appelé entrainement mental. L’entrainement mental va permettre à l’athlète de développer ses ressources pour faire face et s’adapter aux contraintes de la pratique sportive de haut niveau suivant une logique éducative et préventive. L’entrainement mental va ainsi permettre à l’athlète de développer des qualités psychologiques de base.

Selon des recherches de Vealey, 1988 ; Hardy, Jones, Gould, 1996 ; (In : Le Scnaff, C., 2005), la relaxation, la gestion des objectifs, l’imagerie et le dialogue interne semblent être les quatre qualités psychologiques de base que doit développer un athlète.

La relaxation va permettre de gérer les angoisses dominantes quant à la pratique sportive (compétition, parcours inconnu, etc). La littérature parle d’un « état idéal de performance » renvoyant à la corrélation entre savoir dépasser ses angoisses,  être relâché pendant la performance et réussir cette performance. Le sport amène le bien être et le bien être amène le sport. Quand le sport devient plaisir, l’athlète devient performant. Néanmoins, faire du sport c’est faire face à ses limites. C’est pourquoi, l’athlète doit posséder la qualité lui permettant de gérer ses objectifs. Cette qualité est importante car se heurter trop rapidement à des difficultés qu’on ne peut surpasser à la  vue de ses capacités physiques du moment, c’est risquer un épuisement à la fois physique mais aussi psychique. Concernant l’imagerie, il semblerait qu’il s’agisse du processus le plus utilisé par les sportifs lors de leur préparation mentale. Dans leur étude, Orlick et Partington, 1988 (In : Le Scnaff, C., 2005) rapportent que 99% des athlètes interrogés déclarent utiliser l’imagerie et la grande majorité d’entre eux estiment que ce processus a des effets bénéfiques sur leur performance. L’imagerie est définie scientifiquement comme « une pratique cognitive qui consiste à évoquer les caractéristiques d’un objet, évènement ou processus absent de notre champ perceptif actuel, cet objet, évènement ou processus appartenant au passé, au présent ou au futur » (in : Le Scnaff, C., 2005). L’imagerie permettrait entre autre la régulation de l’attention, la planification de stratégies et la valorisation de l’estime de soi. Enfin, plusieurs recherches tendent à penser que le dialogue interne et le contenu de la pensée sont des prédicateurs importants de la réussite sportive (In : Le Scnaff, C., 2005). En reprenant la définition sur le dialogue interne de Kackfort et Schwenkmezger, 1993 (In : Le Scnaff, C., 2005), nous comprendrons mieux en quoi il peut aider l’athlète. « Dans un dialogue interne, l’individu interprète ses sentiments et ses perceptions, régule et modifie ses convictions et ses évaluations, et se donne à lui-même des instructions et des renforcements » (Kackfort et Schwenkmezger, 1993).

Devenir sportif est un véritable travail sur soi. S’y consacrer c’est consacrer du temps à soi et à son bien être.
Afin de terminer cet article en vous donnant peut être envie de vous y mettre aussi, je vous invite à regarder cette vidéo mettant en image Sebastien Chaigneau, un athlète professionnel français spécialiste de l’ultra-trail et de la course à pied en montagne.



Référence :


Le Scnaff, C. Les bases de l’entrainement mental. Bulletin de psychologie, 2005, N°475, pp101-105. 

mardi 19 février 2013

Le dessin : Le miroir de l'enfant


Le dessin est un médiateur souvent utilisé en clinique infantile. Pourquoi est-il si utile ? 



On peut retrouver chez l’enfant une difficulté de verbalisation de ses affects, de ses émotions ou ressentis. Ainsi, le dessin va lui permettre de représenter les relations aux objets du monde et surtout de son monde. Le dessin est un mode d’expression plus libre et plus personnel contrairement à la parole qui ‘’subit’’ le mécanisme d’intentionnalité dicté par notre mémoire sémantique. En psychothérapie il peut donc être demandé à l’enfant de réaliser un dessin, celui qu’il veut sans thème imposé. Il s’agira d’un dessin libre. Ce dessin permettra d’appréhender dans un premier temps le niveau de développement de l’enfant et de repérer les éventuels signes pathologiques qui pourront être manifestés par le dessin. Le dessin est donc bien un outil diagnostic pour le professionnel dans l’appréhension d’un équilibre mental. 
Dans la lecture analytique du dessin, le professionnel va apprécier tout un ensemble de caractéristiques qui composent le dessin. Par exemple, il va déjà apprécier le sens d’utilisation de la feuille qui, selon le thème choisi par l’enfant, requière un sens particulier. Ainsi il pourra déjà évaluer sa capacité d’adaptation. L’utilisation de la surface de la feuille est également importante ainsi que le choix du thème représenté (celui-ci représente souvent le monde de l’enfant), les formes utilisées, les mouvements (actif ou passif ?) représentés et les couleurs utilisées (réalisme des couleurs, couleurs chaudes qui soulignent une extraversion et une impulsivité ou des couleurs froides qui soulignent un calme et un retrait. Le coloriage de la surface souligne une capacité à contrôler ses pulsions).

Le dessin semble donc être un médiateur thérapeutique de grande importance. Il est adapté à l’enfant mais on le retrouve également adapté pour la thérapie adulte notamment par les pratiques appelées « Art thérapie ». Il permet de représenter ses affects avec plus de liberté dans son expression symptomatique.