vendredi 26 septembre 2014

Yes you can !

« Mon corps est un jardin, ma volonté est son jardinier » William Shakespeare

Le terme de « volonté » signifie bien des choses. Le Larousse définit la volonté comme « la faculté de déterminer librement ses actes en fonction de motifs rationnels ; pouvoir faire ou ne pas faire quelque chose ». Dans sa définition, le Larousse va plus loin en considérant la volonté comme « une disposition de caractère qui porte à prendre des décisions avec fermeté et à les conduire à leur terme sans faiblesse, en surmontant tous les obstacles ». La volonté est-elle alors ce que le Larousse nomme « une disposition de caractère » ? Si l’on s’en tient à cela, cela voudrait signifier que la volonté n’est pas le propre de chacun. Or, les études scientifiques nous permettent d’affirmer qu’à la naissance nous sommes tous égaux. Nous naissons tous, comme le précisait Freud, avec un noyau pervers, un noyau de folie, etc. Nous naissons tous également avec un noyau de volonté. La volonté c’est ce qui va nous permettre de se détacher de la relation de dépendance que nous entretenons avec notre mère pour pouvoir ensuite investir de nouveaux objets et se différencier. Nous acquerrons une identité qui nous est propre par cette capacité de volonté. Alfredo Guerrero Tapia (2008) considérait la volonté d’être comme « la capacité du sujet à prendre conscience de lui-même et de sa place dans le monde ». La volonté va ainsi amener, tout d’abord l’enfant, à produire des actions pour transformer la réalité et se la réapproprier. Pour reprendre les termes de Alfredo Guerrero Tapia (2008), « On ne peut connaître ni transformer la réalité s’il n’y a pas de volonté de le faire ».

Pourquoi la volonté peut-elle s’avérer difficile à déployer ?

Comme nous l’avons dit précédemment, nous avons tous la capacité d’avoir de la volonté. Or, il arrive parfois qu’il nous soit difficile de la stimuler. Ceci s’explique, en partie, par le fait que l’activation de la volonté se fait en contre partie d’une double rupture. On rompt avec ses représentations préalablement établies dans son groupe de pairs (séparation d’avec la mère) et on rompt avec une identité pétrifiée. Or, comme nous le dit Geneviève Bourdellon (2004) « L’être humain doit accepter de perdre – marque de la loi de la castration – pour se retrouver et découvrir l’objet pleinement ». Ainsi, pour avancer et façonner sans cesse notre identité, nous devons passer systématiquement par des phases de deuils qui font écho au deuil originaire.  


Plus simplement, activer sa volonté c’est sortir de sa «zone de confort». Par exemple, lorsque vous vous mettez au jogging et que vous souhaitez progresser et vous surpasser, vous allez faire des séances dites «de fractionné» et des séances d’endurance de plus en plus longues. Nous sommes ainsi mis à dure épreuve et devons nous dépasser sur le plan physique mais aussi sur le plan psychique. Sur le plan psychique, c’est notre volonté qui est ainsi mise à l’épreuve. D’un point de vue neuro-anatomique, le corps réagit à l’effort physique et libère dans le cerveau des hormones de plaisir. Ces faits scientifiques mettent en lumière qu’il est inutile d’excuser son inactivité par des douleurs physiques. C’est notre psychisme, notre volonté qui contrôle notre activité. Pour bien déployer sa volonté, il faut se recentrer sur soi-même et se laisser projeter dans un avenir proche ou lointain.  



Bibliographie
Guerrero Tapia, A. Volonté d'être dans la construction des projets sociaux : Eléments constitutifs de l'identité subjective et sens. Connexions. N°89, pp121-130. 2008.

Bourdellon, G. Engagement dans le désir ou engouffrement dans la dépendance. Revue française de psychanalyse. N°68, pp441-457. 2004.