lundi 24 octobre 2011

Dormir c'est pas si facile !


C’est le soir, le moment de se coucher est proche, le calvaire commence !

Certaines personnes, enfants ou adultes, éprouvent des angoisses à l’idée de s’endormir.

Pourquoi le coucher est-il un moment si redouté ?

La nuit il fait noir, les éclairages créent des ombres qui apparaissent et se déforment. Le passage un peu angoissant de passer d’une pièce à l’autre dans le noir, se lever au milieu de la nuit pour aller au toilette peut apparaitre pour certaines personnes comme une véritable épreuve. Toute une scénographie se met en place où se mêlent réalité, fantasme, frustration, désir et pulsion. Certaine personnes éprouvent de la peur à l’endormissement car elles ont surtout peur de ne plus se réveiller. On compte 9% des français qui dorment avec une arme dans leur chambre, 40% avec un crucifix, 22% font leur prière avant de dormir et 19% ont une photo de leur mariage sur leur chevet.

« Le cauchemar c’est une hallucination qui rend fou » (Pontalis 5, p. 36-37, Fenêtres)

Pour qu’il y ait un bon endormissement, il faut développer des conduites d’auto-apaisement. C'est-à-dire, qu’il ne faut pas hésiter à rêver de choses agréables afin de nous apaiser et de nous préparer au sommeil. 
«  Pour dormir tranquille il faut n'avoir jamais fait certains rêves ». (Alfred de Musset)

Chez le bébé, c’est la mère qui est la gardienne du sommeil. Elle va apaiser son bébé. Mais, au fur et à mesure que le bébé grandit, l’enfant va s’apaiser de lui-même  en développant ses propres rêveries. Le rituel du coucher est un moment extrêmement important. L’accompagnement du bébé et de l’enfant au moment de cette plongée dans le noir, le silence, la solitude et  la séparation avec ses figures d’attachement conditionnera peut être ses futures angoisses ou stratégies d’auto-apaisement au moment du coucher une fois adultes. Avoir peur dans le noir peut être associé à une peur du silence. Nombreux sont les bébés qui s’endorment sans gêne dans un brouhaha pour rendre cette peur plus tolérable.

S’endormir, c’est pénétrer les ténèbres. Il s’agit d’un moment clé où on va revivre la journée écoulée, et en faire un bilan où l’on va ressortir les nœuds de la journée, les colères, les chagrins. La nuit  nous oblige en quelque sorte à faire face à nos soucis, c’est pourquoi certains la redoute. La nuit peut nous en apprendre long sur nous. Mais en même temps, dormir c’est rêver et « Rêver, c'est le bonheur ; attendre, c'est la vie » (Victor Hugo)

Gustave KLIMT - La maternité, 1905


Sources :
Nemet-Pier L. (2008) Ces mondes de la nuit qui nous font peur ; Imaginaire & inconscient n°22, (pp 99/106)
Stéphanoff M. (2004) Avoir peur fait-il grandir ? ;  La lettre de l’enfance et de l’adolescence (pp 95/100)

lundi 17 octobre 2011

L'attrait de la source

Une source séduisante pèsera t-elle plus lourd dans la balance des persuasions qu’une source moins séduisante ? Il semblerai que oui.

On ne manque d’ailleurs pas d’exemples pour confirmer ce dire. Vous-même vous avez certainement pu remarquer à quel point votre image et votre style d’élocution (sous entendu votre caractère langagier plus ou moins prononcé) pouvaient influencer la persuasion. 

Et si vous n’êtes pas convaincu, je vous propose de faire attention la prochaine fois aux publicités, aux politiciens qui représentent l’exemple type.

Prenons l’exemple de la campagne présidentielle américaine de 1960, avec le débat (le premier télévisé -70 millions de téléspectateurs) où s’affrontent Kennedy et Nixon. Avant le débat, on rapporte le même nombre de voix pour Nixon et Kennedy. Après le débat, Kennedy est élu avec 118000 voix d’avances sur Nixon.
Pourquoi ?
Nixon ne présentait aucun signe d’attrait permettant la persuasion contrairement à Kennedy qui, non seulement était séduisant, mais qui en plus s’exprimer avec plus de conviction et semblait plus sur de lui et de ses réponses. Nixon avait également fait l’erreur ce jour là de ne pas vouloir être maquillé alors qu’il semblait très fatigué par sa campagne. Son apparence contraste alors largement avec l’allure confiante et relaxée de Kennedy.
L’attrait a ici joué un premier rôle permettant à Kennedy de devancer Nixon à quelques voix près.

Une expérience a été réalisée pour bien mettre en évidence l’attrait de la persuasion : dans un contexte expérimental, Landy et Sigall (1974) donnaient aux étudiants un texte soi-disant écrit par une étudiante d’une autre université, Marylin Thomas. Ils avaient pour tâche d’évaluer la qualité du texte de Marylin. Une photographie était accrochée au texte, un tiers des étudiants étaient amené à croire que Maryline était attrayante, l’autre tiers qu’elle ne l’était pas, et enfin le derniers tiers recevait un texte sans photographie. La variable de la photographie et celle de l’écriture du texte  sont prises en compte ici. Les résultats montrent bien que les sujets ont évalué le plus favorablement le travail lorsque Maryline est apparue physiquement attrayante. Il semblerai aussi qu’il y est un fort impact de l’attrait sur l’évaluation du travail, ainsi, même si le travail de Maryline était pauvre mais qu’elle semblait attrayante comme jeune fille, le travail était évalué plus  favorablement par les étudiants.

Ce phénomène n’est donc pas récent, l’attrait était, est toujours et restera un un facteur de premier choix dans la persuasion.   


source : 

F. Girandola (2003) Psychologie de la persuasion et de l’engagement. Presse universitaire Franche-Comté





dimanche 9 octobre 2011

L'effet Mozart


Je vais vous présenter ci-dessous une expérience que j'ai réalisé dans le cadre de mes études. Celle-ci s'intitule : L'effet Mozart 



                               L’effet Mozart a suscité la curiosité de nombreux chercheurs en sciences cognitives. L’exposition à l’une de ses sonates à long et même à court terme améliorerait les capacités intellectuelles des individus

Selon Frances RAUSCHER, dans un article publié en 1993, l’écoute de dix minutes de la sonate pour deux pianos en ré majeur de Mozart entrainerait une augmentation des performances intellectuelles dans des tâches de raisonnement spatial. La publication de cet article a amené de nombreux parents à faire écouter la musique de Mozart à leurs enfants. 

Des études ont été effectuées sur des rats, et il semblerait que même au sein de cette population, cette musique ait une influence. 

En effet, ils trouvaient plus facilement la nourriture dans un labyrinthe que les rats exposés à de la musique contemporaine.

 De nombreuses recherches ont été effectuées sur les relations qui pourraient exister entre les musiques de Mozart et les attentions visuelles. La plupart des tests ont donc mis à l’épreuve l’impact des musiques de Mozart sur les résultats aux tests de QI. L’échelle de Stanfort-Binet est la plus éprouvée. Les sujets se voient réaliser des épreuves visuo-spatiales, permettant de tester les attentions visuelles des individus. Dans ces tests, une forme géométrique de base est présentée, à partir de laquelle on va effectuer des transformations, avant de demander au sujet de reconnaitre la forme initiale parmi celles proposées une fois la transformation effectuée

Par exemple :


Ces expériences ont bien démontré qu’il existait une différence significative entre les résultats des sujets ayant écouté la sonate de Mozart, et les autres groupes (l’un n’ayant écouté aucune musique et l’autre groupe ayant écouté une musique contemporaine). En effet, les sujets exposés à la musique de Mozart ont des scores plus élevés que les 2 autres groupes. Et les sujets ayant été exposés à la musique contemporaine ont des scores plus élevés que ceux qui n’ont pas écouté de musique du tout.

Dans l’expérience proposée, l’exercice est modifié. En effet, ici ce ne sont pas les attentions visuelles qui sont évaluées, mais la mémoire de travail. Les sujets sont soumis à une épreuve de mémorisation concernant 20 mots aléatoires mais tous concrets, ayant une fonction particulière. 

Hypothèse et problématique :

L’écoute musicale pendant un exercice de mémorisation améliorerait les capacités de rétention.

Pour vérifier cette hypothèse, un plan expérimental mettant en œuvre simultanément une musique écoutée et l’apprentissage d’une liste de mots concrets est établi. Pour bien mettre en évidence le fait que c’est la musique de Mozart qui améliorerait les capacités de mémorisation, il s’agit de mesurer les empans selon 3 conditions expérimentales, avec 3 musiques différentes

Il  est nécessaire, dans un premier temps, de comparer le travail de mémorisation pendant l’écoute de musique à un travail de mémorisation dans une condition de silence. 
Dans un deuxième temps, la capacité à mémoriser la liste de mots sera testée pendant l’écoute d’une musique contemporaine appréciée du sujet. 

Le fait de prendre en compte ces 3 conditions musicales vont nous permettre de voir si c’est effectivement la musique de Mozart qui améliore la mémorisation, ou si en réalité c’est simplement le fait d’écouter de la musique, ou le fait d’écouter une musique que l’on apprécie particulièrement.

Méthode :


Matériel :

-          Casque audio
-          Lecteur mp3
-          Un ordinateur
-          20 mots ayant tous une fonction (mots concrets)
(chaussure, assiette, lampe, rideau, table, brosse à dent, verre, voiture, crayon, coussin, poupée, miroir, valise, télévision, canapé, réfrigérateur, poubelle, boîte aux lettres, lunette, chapeau)
-          3 conditions musicales : - musique classique – Mozart
     - musique contemporaine
     - sans musique
La consigne :

Pour la demande de participation : "dans le cadre de mes études de psychologie je dois réaliser une recherche, accepteriez vous de participer à celle-ci ? »

Explication de l’expérience au sujet : « Il s’agit d’un exercice de mémorisation. Je vais d’abord vous faire écouter une musique, ensuite je vais vous présenter sur cet écran des mots, qui vont défiler toutes les 3 secondes. Il y a 20 mots au total. Votre objectif est d’essayer d’en mémoriser le plus possible »

Les sujets :

Les sujets sont choisis au hasard. La variable « âge » n’est ainsi pas prise en compte, les sujets se situant dans une tranche d’âge de 18 à 50 ans. La mesure de la mémorisation sous la 2ème condition musicale (musique contemporaine) est faite avec une musique appréciée du sujet, qu’il aura lui-même indiqué.

Déroulement de l’expérience :

Les sujets passent chacun leur tour. Les sujets ne connaissent pas l’objet de l’expérience. L’examinateur est placé en face d’eux et la consigne leur est expliquée.

Ensuite, l’une des 3 conditions de test est mise à l’œuvre pour un sujet. 

Les conditions impliquant l’écoute de musique sont précédées d’une écoute de 2 minutes avant la lecture du premier mot.
Ensuite, sur un PowerPoint, 20 mots sont présentés un à un, chacun pendant une durée de 3 secondes. Le sujet écoute toujours la musique, le cas échéant.
Une fois la liste de mots entièrement déroulée, les sujets patientent une dizaine de secondes, avant d’être sollicités pour réciter les mots qu’ils ont retenus.

Les résultats sont retranscrits sous forme de tableau.

Un sujet testé sans écoute de musique commence directement le test

Résultats :


graphique 1 : moyenne de rétention en fonction de la musique écoutée ou non
Discussion :

D’après les résultats du tableau, on observe que la rétention de la mémoire est plus élevée sous la condition expérimentale « musique contemporaine ».

 L’ordre observé qui va de la meilleure à la moins bonne rétention selon les conditions expérimentales est le suivant ; « musique contemporaine » suivi de « la sonate de Mozart » et enfin  « sans musique ».

On remarque que, la moyenne de rétention pour la sonate de Mozart est presque égale à celle de la condition « sans musique », alors que, la moyenne de rétention pour la musique contemporaine se démarque bien des autres.
Avec une moyenne de 11.30 mots et une majorité supérieure à 11 mots (voir tableau en annexe), l’écoute d’une musique contemporaine appréciée du sujet semble être impliquée dans le processus de mémorisation. Cette musique étant appréciée du sujet, on suppose qu’elle transporte le sujet dans un état de relaxation lui permettant ainsi d’avoir de meilleures conditions pour la mémorisation. En effet, la musique a la capacité de réduire les concentrations sanguines du stress et elle fait disparaitre les tensions accumulées. La musique agirait comme un neurostimulateur.

Alors que, avec une moyenne de 9.60 mots et une majorité supérieure à 9 mots (voir tableau en annexe), l’écoute d’une sonate de Mozart pendant la mémorisation ne semble pas améliorer ici la mémorisation, les résultats étant pratiquement égaux à ceux de la condition « sans musique » (moyenne de 9.40mots). 

On suppose que l’écoute de la sonate de Mozart a en quelque sorte surpris et perturbé le sujet ne s’attendant pas à écouter ce style de musique. La concentration sur la musique l’emportant sur celle des mots affichés sur l’écran expliquerait cette moyenne de rétention.

Les résultats de la condition expérimentale « sans musique » sont majoritairement inférieurs à 9 mots. Ces scores plutôt faibles peuvent être interprétés du fait que ces sujets n’ont pas été préparé préalablement, étant directement confrontés à la mémorisation. 
De ce fait, on peut supposer que cette précipitation ait pu quelque peu les effrayer et les bloquer. Le fait que la seconde précédant la présentation de la liste on leur dise « l’objectif est d’en mémoriser le plus possible » sans ensuite avoir pris le temps de se préparer psychologiquement, le sujet est en quelque sorte pris sur le vif et ceci expliquerait ces résultats médiocres

Mais, cependant quelques exceptions sont observées ici. En effet, parmi ces résultats figurent un score de 15mots retenus qui est de plus, le meilleur score toutes conditions expérimentales confondus. 
                             Ce score élevé peut être interprété de la manière suivante, l’expérience effectuée ici mesurait une seule condition expérimentale par personne. Or, tous les individus n’ont pas la même capacité de mémorisation. Certains mémorisent plus que d’autres. Ainsi, il serait judicieux de faire une expérience similaire mais  cette fois-ci en mesurant la rétention selon les 3 conditions expérimentales, et ceci pour chaque personne.

De nombreux comportements lors de la passation ont pu également influencer certains résultats. En effet, certains sujets dévalorisaient leur capacité de mémorisation avant même de commencer l’expérience et perdaient ainsi confiance en eux. De plus, lors de la restitution des mots retenus, la majorité d’entre eux disaient ne plus se souvenir de mots après en avoir récité environ 6. Après insistance de ma part et en leur disant de prendre leur temps afin de mieux réfléchir, la minute suivante, ils me restituaient 3 à 5mots de plus.

Un autre comportement qui a suscité mon attention est le fait que les sujets qui passaient selon la condition expérimentale « musique contemporaine » avaient tendance à réciter à haute voix les mots qui défilaient sur l’écran, contrairement aux sujets avec l’expérience suivant les deux autres conditions expérimentales.

Conclusion :

A la vue de tous ces résultats, on peut admettre que l’hypothèse selon laquelle l’exposition à une sonate de Mozart pendant un exercice de mémorisation améliorerait les capacités de rétention de la mémoire, est invalidée.

Cependant, les résultats nous montrent que l’exposition à une musique contemporaine de préférence appréciée du sujet, améliore tout de même  quelque peu les performances de mémorisation.

Une étude plus approfondie doit être réalisée si l’on veut mettre en évidence l’incidence que peut avoir la musique sur les capacités de mémorisation.

Références bibliographiques :

Bigand E, (2010), la musique rend-elle intelligent ?, L’essentiel de cerveau et psycho : le cerveau mélomane, vol 4, pp.38-42. Paris

Pietsching J, Voracek M, Formann A.K (2010), Mozart effect-shmozart effect- a meta-analysis, Intelligence, vol 38, pp.314-323. Faculty of psychology, Austria

Rauscher F, Hinton S (2006), the Mozart effect : music listening is not music instruction, educational psychologist, vol 41, pp233-238





mercredi 5 octobre 2011

Matthieu RICARD - l'art de la méditation


"Méditer 20 minutes par jour pendant 8 semaines permet déjà la réduction de la tendance à l'anxiété, l'apparition de plus d'émotions positives et cela a même un effet physiologique sur notre système immunitaire"


"réduction du stress par la pleine conscience"


"plus de sérénité pour mieux répondre aux traitements et pour mieux vivre à travers des épreuves douloureuses"

Christophe André - comment retrouver l'estime de soi