mercredi 28 mars 2012

Syndrome de Capgras

Le syndrome de Capgras appelé encore "délire d'illusion des sosies" correspond à un trouble psychiatrique appartenant au groupe des psychoses chroniques non dissociatives. 

Les personnes atteintes de ce syndrome affirment que les personnes de son entourage proche ont été remplacées par des sosies qui leur ressemble parfaitement, bien qu'elles soient tout à fait capable d'identifier la physionomie des visages. Il n'y a pas de dysfonctionnement visuel. C'est d'ailleurs pour cela que l'on pourra distinguer les personnes atteintes de prosopagnosies (trouble de la reconnaissance des visages) et celles atteintes du syndrome de Capgras. De plus, les prosopagnosiques sont convaincus de leurs déficits, ils les reconnaissent, alors que, les personnes atteintes du syndrome de Capgras refusent d'admettre leur erreur d'identification.

L'objet du délire chez eux sont les proches ; "personnes auxquelles le malade est lié par un sentiment affectif profond" (Capgras). Ces "sosies" sont considérés comme des imposteurs malveillants.

Il ne s'agit pas d'une fausse reconnaissance des visages des proches mais une méconnaissance, une agnosie d'identification qui ne semble pas être le résultat d'une erreur de perception, mais plutôt, la résultante d'une interprétation d'ordre affectif. 

Tout ce qui est de l'ordre de l'affect semble jouer un rôle de premier plan dans l'étiologie de ce syndrome.

Quelques théoriciens tentent de comprendre l'origine de ce syndrome en le rapprochant du complexe d'Oedipe. Affaire à suivre ....

Je vous propose un documentaire sur le sujet ci-dessous :


dimanche 25 mars 2012

Ces nouvelles addictions qui nous font peur !!!

Nous savons tous que l’alcool, le tabac, les opiacés, la cocaïne et toutes les autres substances psychoactives (caféine) peuvent faire l’objet de conduites addictives. Mais au XXIème siècle, de nouvelles addictions émergent, dues notamment à la société de consommation dans laquelle nous baignons aujourd’hui et qui nous pousse dans l’accomplissement de nos désirs. L’objet d’addiction devient l’objet de jouissance recherché.

Quelles sont ces nouvelles addictions ?

Avant de les énumérer, il serait judicieux de vous rappeler ce qu’est une personne « addict » (peu importe l’objet d’addiction)
Une personne dépendante, c’est quelqu’un qui ne peut plus se passer de consommer une substance, sous peine de souffrance physique et psychique. Ces troubles de manque appelés « syndrome de sevrage » peuvent être extrêmement douloureux.

Il existe 4 niveaux de dépendance :
-          Impossibilité de résister au besoin de consommation
-          Anxiété avant la consommation
-          Perte de contrôle de soi pendant la consommation
-          Soulagement ressentit après la consommation

Après avoir défini la dépendance, il est important de bien différencier les différents niveaux d’usages :
-          L’usage simple (il n’est pas dangereux pour la santé de la personne et celle des autres)
-          L’abus
-          L’usage nocif (consommation préjudiciable à la santé de l’usager et de celle des autres)

L’addiction n’est pas seulement due à une substance (bien qu’un phénomène neurobiologique se mette en place – cf : circuit de la récompense + neurotransmetteurs) mais elle est surtout due à l’utilisation que l’on va faire du produit. Le contexte environnemental, social, sentimental et la manière dont la personne va être (psychologiquement) à ce moment là, vont jouer un rôle extrêmement important. Pour Olievenstein, l’addiction « c’est la rencontre d’un produit, d’une personnalité et d’un moment socio-culturel » (modèle Trivarié d’Olievenstein)

Sur ce modèle, on peu très largement étendre le domaine de l’addiction. On y retrouve, internet et la cyberdépendance (jeux vidéo avec l’immersion dans le virtuel, mais aussi les réseaux sociaux et les sites de rencontres), les jeux d’argents, les achats compulsifs, les addictions sexuelles, les « love » addicts, les tatouages…

Les addictions aux jeux d’argent : phénomène de plus en plus répandu. Pourquoi commence-t-on à jouer ? Le jeu tue l’ennui (recherche de sensations, prise de risques).
Mais, ces jeux d’argent provoquent un phénomène d’accoutumance et ce qui était plaisir devient idée fixe, ce qui était divertissement devient obsession et source d’angoisse.

Il existe différents types de joueurs :
-          Le joueur occasionnel ou « social » (pratique récréative, on parle de « joueur du dimanche »)
-          Le joueur pathologique (prise habituelle de risques, intérêt constamment centré sur le jeu, optimisme inentamé par la défaite, tant qu’il gagne le joueur ne peut s’arrêter, augmentation des mises, expérimentation d’une sensation intense au moment du pari)

Evolution en 5 phases : initiation (inscription par curiosité), accoutumance, besoin, souffrance (rien ne compte plus apparts jouer), conséquences (ruine financière, perte sociale, trouble du sommeil et de l’appétit)

On peut retrouver de la comorbidité chez ces joueurs pathologiques : troubles de l’humeur, dépression, personnalités dyssociales, polyconsommation (alcool, drogues), troubles alimentaires (boulimie)
La cyberdépendance : des jeux où l’on s’invente une vie = « lil’life » ou « second life » (simulateur de vie). Ces jeux ont des répercussions énormes sur la vie d’une personne. La vie sociale est altérée, le joueur se renfermant dans ce jeu. Pour illustrer cette partie, je vous propose de vous rediriger vers un film « l’autre monde » réalisé par Gilles Marchand.


L’addiction est un phénomène qui est pluridisciplinaire et qui peut ainsi toucher toutes les populations. Etre dépendant, ce n’est plus seulement être « alcoolique ». On peut être dépendant sans boire d’alcool, puisqu’on a bien vu que la dépendance ne se réduisait pas à la substance « alcool ».

Pour finir, je citerai Thierry Roth (psychologue clinicien, psychanalyste) :

« Dans notre société où l’objet est roi, où le sacrifice et le manque ne sont absolument plus prônés comme nécessaires par le discours social, il apparait que l’addiction est logiquement devenue un problème massif : si les addict véritablement malades ne sont tout de même pas la majorité, ils pourraient bien être le versant pathologique de l’addiction normale commune »