« Mon corps est un jardin, ma volonté est son jardinier »
William Shakespeare
Le terme de « volonté »
signifie bien des choses. Le Larousse définit la volonté comme « la faculté de déterminer librement
ses actes en fonction de motifs rationnels ; pouvoir faire ou ne pas faire
quelque chose ». Dans sa définition, le Larousse va plus loin en
considérant la volonté comme « une
disposition de caractère qui porte à prendre des décisions avec fermeté et à
les conduire à leur terme sans faiblesse, en surmontant tous les
obstacles ». La volonté est-elle alors ce que le Larousse nomme
« une disposition de caractère » ? Si l’on s’en tient à cela,
cela voudrait signifier que la volonté n’est pas le propre de chacun. Or, les
études scientifiques nous permettent d’affirmer qu’à la naissance nous sommes
tous égaux. Nous naissons tous, comme le précisait Freud, avec un noyau
pervers, un noyau de folie, etc. Nous naissons tous également avec un noyau de
volonté. La volonté c’est ce qui va nous permettre de se détacher de la
relation de dépendance que nous entretenons avec notre mère pour pouvoir
ensuite investir de nouveaux objets et se différencier. Nous acquerrons une
identité qui nous est propre par cette capacité de volonté. Alfredo Guerrero
Tapia (2008) considérait la volonté d’être comme « la capacité du sujet à
prendre conscience de lui-même et de sa place dans le monde ». La volonté
va ainsi amener, tout d’abord l’enfant, à produire des actions pour transformer
la réalité et se la réapproprier. Pour reprendre les termes de Alfredo Guerrero
Tapia (2008), « On ne peut connaître ni transformer la réalité s’il n’y a
pas de volonté de le faire ».
Pourquoi la volonté peut-elle s’avérer
difficile à déployer ?
Comme nous l’avons dit
précédemment, nous avons tous la capacité d’avoir de la volonté. Or, il arrive
parfois qu’il nous soit difficile de la stimuler. Ceci s’explique, en partie,
par le fait que l’activation de la volonté se fait en contre partie d’une
double rupture. On rompt avec ses représentations préalablement établies dans
son groupe de pairs (séparation d’avec la mère) et on rompt avec une identité
pétrifiée. Or, comme nous le dit Geneviève Bourdellon (2004) « L’être
humain doit accepter de perdre – marque de la loi de la castration – pour se
retrouver et découvrir l’objet pleinement ». Ainsi, pour avancer et
façonner sans cesse notre identité, nous devons passer systématiquement par des
phases de deuils qui font écho au deuil originaire.
Plus simplement, activer sa
volonté c’est sortir de sa «zone de
confort». Par exemple, lorsque vous vous mettez au jogging et que vous
souhaitez progresser et vous surpasser, vous allez faire des séances dites «de fractionné»
et des séances d’endurance de plus en plus longues. Nous sommes ainsi mis à
dure épreuve et devons nous dépasser sur le plan physique mais aussi sur le
plan psychique. Sur le plan psychique, c’est notre volonté qui est ainsi mise à
l’épreuve. D’un point de vue neuro-anatomique, le corps réagit à l’effort
physique et libère dans le cerveau des hormones de plaisir. Ces faits
scientifiques mettent en lumière qu’il est inutile d’excuser son inactivité par
des douleurs physiques. C’est notre psychisme, notre volonté qui contrôle notre
activité. Pour bien déployer sa volonté, il faut se recentrer sur soi-même et
se laisser projeter dans un avenir proche ou lointain.
Bibliographie :
Guerrero Tapia, A. Volonté d'être dans la construction des projets sociaux : Eléments constitutifs de l'identité subjective et sens. Connexions. N°89, pp121-130. 2008.
Bourdellon, G. Engagement dans le désir ou engouffrement dans la dépendance. Revue française de psychanalyse. N°68, pp441-457. 2004.
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