Le dessin est un médiateur souvent
utilisé en clinique infantile. Pourquoi est-il si utile ?
On peut
retrouver chez l’enfant une difficulté de verbalisation de ses affects, de ses
émotions ou ressentis. Ainsi, le dessin va lui permettre de représenter les
relations aux objets du monde et surtout de son monde. Le dessin est un mode
d’expression plus libre et plus personnel contrairement à la parole qui ‘’subit’’
le mécanisme d’intentionnalité dicté par notre mémoire sémantique. En
psychothérapie il peut donc être demandé à l’enfant de réaliser un dessin,
celui qu’il veut sans thème imposé. Il s’agira d’un dessin libre. Ce dessin
permettra d’appréhender dans un premier temps le niveau de développement de
l’enfant et de repérer les éventuels signes pathologiques qui pourront être
manifestés par le dessin. Le dessin est donc bien un outil diagnostic pour le
professionnel dans l’appréhension d’un équilibre mental.
Dans la lecture
analytique du dessin, le professionnel va apprécier tout un ensemble de
caractéristiques qui composent le dessin. Par exemple, il va déjà apprécier le
sens d’utilisation de la feuille qui, selon le thème choisi par l’enfant,
requière un sens particulier. Ainsi il pourra déjà évaluer sa capacité
d’adaptation. L’utilisation de la surface de la feuille est également
importante ainsi que le choix du thème représenté (celui-ci représente souvent
le monde de l’enfant), les formes utilisées, les mouvements (actif ou
passif ?) représentés et les couleurs utilisées (réalisme des couleurs,
couleurs chaudes qui soulignent une extraversion et une impulsivité ou des
couleurs froides qui soulignent un calme et un retrait. Le coloriage de la
surface souligne une capacité à contrôler ses pulsions).
Le dessin semble donc être un
médiateur thérapeutique de grande importance. Il est adapté à l’enfant mais on
le retrouve également adapté pour la thérapie adulte notamment par les
pratiques appelées « Art thérapie ». Il permet de représenter ses
affects avec plus de liberté dans son expression symptomatique.