dimanche 12 février 2012

Soigner la dépression par électrochocs ?

Le retour des électrochocs au XXIème siècle fait l’objet de nombreuses controverses au sein de l’APA (association américaine de psychiatrie) et d’autres praticiens.

L’utilisation d’électrochocs comme moyen thérapeutique semble un peu barbare, c’est pour ça qu’aujourd’hui on préfèrera parler de sismothérapie ou encore d’électroconvulsivothérapie (ECT).

L’électroconvulsivothérapie s’adresse aux patients présentant un épisode dépressif majeur d’intensité sévère (mélancolies graves). Cette pratique est, bien sûr, indolore pour le patient et est pratiquée sous anesthésie générale.

Controverse : Un moyen efficace pour lutter contre la dépression mais un « poison » pour les fonctions cognitives !

En effet, il a été démontré que le courant électrique délivré par l’ECT modifierait la plasticité neuronale favorisant la mise en place de nouvelles connexions. Ainsi, des patients qui ne répondaient pas préalablement aux traitements médicamenteux, y répondent positivement à la suite de l’ECT. Selon une étude de l’APA (1994), 80% des dépressions rebelles à tout traitement cèdent sous l’ECT. (1)

Cependant, bien que l’ECT ait fait ses preuves sur ses capacités à diminuer les états dépressifs majeurs, des effets secondaires ont été rapportés par de nombreux patients. Les traitements par ECT comportent, en effet, des risques non négligeables : troubles de la mémoire, de l’orientation et des fonctions cognitives pouvant perdurer jusqu’à 6 mois après le traitement. (2)

(1)    American Psychiatric Association, la pratique de l’électroconvulsivothérapie. Recommandations pour l’utilisation thérapeutique, Paris, Masson, 1994, traduit par J. Tignol et M. Auriacombe.
(2)    M. Briand. Le retour des électrochocs. Le cercle psy , Juin/Juillet/Aout 2011, p30-33


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